Bleuniadur. Les chorégraphes sacrés à Reims

Le Télégramme - 28 juin 2012

Les chorégraphes de Bleuniadur viennent de se voir décerner le «Sacre de la chorégraphie» au Festival international de Reims, pour leur travail avec l'Ensemble musiques et danses du CIOFF. Seul groupe breton labellisé par le CIOFF (Conseil international des organisateurs de festivals de folklore et d'arts traditionnels), Bleuniadur est engagé, depuis 2010, dans la création d'un nouveau groupe : l'Ensemble Musiques et Danses du CIOFF-France. Cet ensemble a été formé afin de représenter la France en Corée, en octobre, lors des Folkloriades, un festival qui accueille tous les quatre ans 2.000 danseurs et musiciens du monde entier.

Alain Salou, Fabrice David et Anthony Prigent

Composé de danseurs issus des groupes labellisés des différentes provinces françaises, cet ensemble, unique en France, présente des répertoires issus des terroirs de chaque participant : l'Anjou, l'Auvergne, le Dauphiné, le Limousin, etc., et, bien sûr, la Bretagne. Bleuniadur y est investi à plusieurs titres, à commencer par la présence de trois de ses danseurs. La direction artistique a été confiée à Alain Salou, directeur artistique de Bleuniadur, assisté de Nicolas Lafon, du groupe Lo Gerbo Baudo de Confolens. Enfin, la partie bretonne du spectacle a été mise en scène par Anthony Prigent, Alain Salou et Fabrice David, trois chorégraphes du groupe saint-politain. Pour la première de son spectacle, au festival international Les Sacres du folklore, à Reims, ce fut un succès puisque le groupe a reçu le «Sacre de la chorégraphie», une distinction qui récompense la haute qualité de son travail artistique et son approche de la mise en scène de la danse populaire.

Une tournée aux Pays-Bas

Les mois qui viennent vont être intenses pour les chorégraphes de Bleuniadur, qui préparent une tournée aux Pays-Bas et vont présenter le spectacle de l'Ensemble du CIOFF-France dans plusieurs festivals français, avant de s'envoler pour la Corée.

Les représentants de Bleuniadur aux côtés d'Anne-Marie Ciolfi, présidente du Cioff.

Le site du Télégramme

Première du spectacle "Nous sommes venus vous voir..." de l'Ensemble Musiques et Danses CIOFF-France au Festival International "Les Sacres du Folklore". Reims, 23 juin 2012.

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Gouel Bro Leon, Plouvorn, 17 juin 2012. Merci May Riou pour les photos (et bien plus).

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Sorties, festivals et spectacles, passés ou à venir : où et quand voir Bleuniadur en 2012

7-9 avril : Festival Massif Musiques et Danses – Gannat(03)

Dimanche 17 juin : Gouel Bro Leon – Plouvorn(29)

6-8 juillet : Worldfestival Parade (CIOFF) - Brunssum –(Pays-Bas)

Dimanche 15 juillet : Festival Kastell Paol - Saint-Pol-de-Léon (29)

7-12 août : Festival International Danses et Musiques du Monde (CIOFF) – Amélie les Bains(66)

13-15 août: Festival International « Les Cultures du Monde » (CIOFF) - Montoire(41)

Mercredi 22 août: Spectacle, les mercredis du Pénity –La Forêt-Fouesnant (29)

Dimanche 19 août: Festival Penn ar Bed – Plougonvelin (29)

Samedi 22 & Dimanche 23 septembre : Spectacle «Nag a drous !» - Saint-Pol-de-Léon (29)

Bleuniadur. Un stage de «musiques vertes»

Le Télégramme - 9 mai 2012

Les enfants et les ados de Bleuniadur viennent d'achever un stage de musique, sous la conduite de Jean-Yves Bardoul. Le temps d'une journée, ils se sont initiés aux «musiques vertes» et ont appris à fabriquer des instruments buissonniers ainsi qu'à en jouer. Violoniste de la région de Redon, Jean-Yves Bardoul transforme en instruments légumes, feuilles et branches. Il lui suffit d'entailler un brin de paille d'avoine et d'y percer quatre trous pour disposer d'une mini-bombarde. Une feuille d'endive qu'il fait vibrer dans la bouche imite le caquètement des poules. C'est ce savoir, basé sur les musiques populaires de tradition orale, qu'il a transmis aux jeunes de Bleuniadur. Ils ont retrouvé, pour l'occasion, les gestes que faisaient autrefois les enfants qui devaient passer le temps en gardant les vaches.

Des musiciens «en herbe»

Les danseurs ont découvert que la nature, surtout au printemps, offre des ressources pour créer des instruments de musique. Ainsi, à partir du sureau, on peut obtenir des tubes creux pour fabriquer des flûtes ou des anches. Une bande d'écorce de châtaignier en forme de cône devient un «korn-boud», c'est-à-dire une trompe dont le son rappelle le beuglement d'une vache. Ce fut donc une journée bien remplie, durant laquelle les musiciens en herbe ont fait sonner les bassines, créé des appeaux, imité des cris d'animaux, joué de la flûte de pissenlit ou sifflé dans des feuilles de lierre. De nouvelles connaissances que les jeunes danseurs pourraient bien utiliser dans leur prochain spectacle.

«Tirer les joncs» : une tradition éteinte

Les danseurs de Bleuniadur ont appris à «tirer les joncs», une coutume sonore qui consistait, lors des feux de la Saint-Jean, à faire chanter les bassines de cuivre à l'aide de brins de joncs. À la Saint-Jean, au crépuscule, au moment de l'embrasement du tantad, les sonneurs se mettaient en action. Une bassine au fond rempli d'eau est posée sur un trépied. Tandis qu'un sonneur tient les brins de jonc contre le bord, l'autre y fait glisser ses doigts humides et le frottement engendre une vibration qui se transmet au chaudron. Le son produit est un bourdonnement puissant et continu, qui s'entend de très loin, comme un vacarme qui envahit la nuit. On faisait sonner les bassines dans le pays de Saint-Pol-de-Léon, mais la tradition est aujourd'hui éteinte.