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17 janvier 2007 3 17 /01 /janvier /2007 15:10

Tout au long du mois de décembre, la section enfantine de Bleuniadur a exploré les coutumes et traditions de Noël. Cela a commencé par un tour de l’Europe où dans chaque pays, les enfants ont découvert des traditions plus surprenantes les unes que les autres.

De l’Europe, ils sont passés aux différentes provinces de France, découvrant ainsi à la fois des traditions communes à la Provence, la Bretagne, l’Alsace, l’Auvergne et le Dauphiné, mais aussi des coutumes spécifiques à chaque culture qui les ont quelquefois surpris mais qui ont toujours éveillé leur curiosité. Ce tour des usages autour de l’avent et des fêtes de Noël s’est terminé bien entendu par la Bretagne. Les traditions de la basse et de la haute Bretagne ont été visitées à tour de rôle et ce fût l’occasion de nombreux échanges entre les enfants et leurs familles.

A la dernière répétition avant les vacances, Pierre, jeune danseur du groupe réserva une surprise à ses camarades en apportant les gâteaux de noël traditionnels d’Autriche, pays de sa grand-mère. Ces gâteaux ont été dégustés par l’ensemble du groupe d’enfants, auquel s’est joint le groupe Adolescents et les parents dans une sympathique ambiance d’échange et de convivialité.

     

 

Ils faut dire que si les gâteaux étaient délicieux, il y en avait un en particulier qui était cher au cœur de Pierre et de sa famille : c’était celui qui s’appelle le « François Joseph », réalisé d’après une recette de la grand tante de la maman de Pierre qui était cuisinière de l’empereur d’Autriche. Dans ces gâteaux, on y trouve des dates, des figues, des pruneaux, de la cannelle, des pignons de pins et bien d’autres ingrédients que nous ne dévoilerons pas ici, secret de famille oblige.

 

En cette nouvelle année, meilleurs vœux à tous pour 2007, et merci à vous pour l’investissement que vous mettez dans le fonctionnement du groupe.

Alain SALOU

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16 janvier 2007 2 16 /01 /janvier /2007 15:59

L'équipe du blog Bleuniadur vous souhaite à tous une bonne année 2007.

Bloawezh mad, yec'hed ha prosperite.

Pour commencer cette année, un lien vers le site de photos de Gildas Ricard, "Bretonnes en coiffe", où vous trouverez trois belles photos prises au Bagadañs à Carhaix le 14 juillet 2006 : Julie en Chikolodenn et Pauline et Lenaïk en costume de communiante de Saint-Pol à l'époque de la révolution.

http://site.voila.fr/bretonnes2/coiffe2006/kanaloar.html#a

Signalons également un nouveau site internet qui nous fait l'honneur de mettre bleuniadur.com dans ses liens et présente Bleuniadur comme étant "ce qui se fait de mieux pour représenter la culture bretonne". Il s'agit du site des Fromentines, excellent restaurant de crêpes à Saint-Pol (cité dans le Routard, le Petit Futé , et d'autres). Visitez leur site : les-fromentines.com.

Et en prime, une photo pas encore publiée d'un de nos spectacles à Folkmoot-USA en août 2006.

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1 décembre 2006 5 01 /12 /décembre /2006 22:32

L'évocation du costume du pays de Saint-Pol génère le plus souvent l'image d'un costume sombre et austère et de quelques éléments qui lui sont spécifiques: chapeau à guides et veste et gilet courts pour les hommes, grand châle et coiffe chikolodenn pour les femmes. Ce costume reste très présent dans les mémoires grâce à l'héritage familial et aux nombreuses photographies que l'on en a conservées. On ne saurait cependant limiter le costume du groupe de Saint-Pol à cette image, qui n'est "que" l'état final d'une des modes de ce pays. Il faut imaginer qu'au XIXe siècle, le rouge était la couleur des noces, le mauve la couleur du deuil, et que, avant que le noir ne s'impose comme la couleur dominante, on aimait marier le rouge, le violet, le jaune ou le vert sur un même costume. Les femmes ont porté plusieurs modes de coiffes qui ont chacune beaucoup évolué au fil des temps. Comme les autres costumes de Bretagne, le costume de Saint-Pol, en effet, est riche de différentes modes et s'intègre dans une évolution historique.

Le costume, en Bretagne, est d'abord une marque d'identité locale, mais surtout une marque d'appartenance à une catégorie sociale. Le costume breton est avant tout un costume de paysans, qui doit beaucoup à la naissance et au développement des modes en France et en Europe, comme celles qui rayonnèrent à partir de la cour à l'époque de Louis XIII. La mode masculine se caractérise alors par une veste longue et la culotte à la française (les braies). De même, pour le costume féminin, ce sont les même pièces partout: bonnet, chemise, veste, jupe et jupons, parfois corselet, et tablier. La coiffe procède aussi d'un modèle initial, à fond et à ailes pendantes.

 

La diversité des modes vestimentaires bretonnes, constatée dès le XVIIe siècle, s'accentue avec la Révolution de 1789. Grâce à l'abrogation des "lois somptuaires" de l'Ancien Régime, qui imposaient des restrictions vestimentaires, elle a permis au costume, symbole de classe, de s'épanouir. Les modes qui s'imposent sont dès lors souvent les coiffes et habits d'apparat d'une aristocratie paysanne, celle des gros laboureurs (les Julods dans le Léon). On voit ainsi, pour le costume masculin, le maintient, dans le Léon, de la mode du XVIIe, qui garde la veste longue, alors que le sud-ouest (Cornouaille) la raccourcit. De même la culotte devient plus bouffante (le bragoù bras) tandis que l'est adopte la mode française du pantalon. Dès cette époque, les différenciations s'accélèrent, grâce, notamment, à une certaine prospérité rurale et à l'intensification du commerce et des moyens de transport.

Le costume du groupe de Saint-Pol n'échappe pas à cette évolution historique, et il a, comme les autres, un passé marqué par cette évolution générale mais aussi par des spécificités qui lui sont propres.

 

Il a, par certains traits, une grande homogénéité résultant d'un territoire qui est fortement influencé par sa capitale. Saint-Pol est en effet la capitale historique, religieuse et aussi, ne l'oublions pas, économique de cette région qui comprend les communes de Saint-Pol-de-Léon, Roscoff, Santec, Plougoulm, Sibiril, Plouénan, Mespaul, Plougourvest, Plouvorn, Plouzévédé, Plougar, Saint-Vougay, Saint-Derrien, Lanhouarneau, Plounevez-Lochrist, Tréflez, Plouescat, Cléder et Tréflaouénan. La ville a notamment imposé une grande unité de formes et de coupes dans la mode vestimentaire.

 

Par d'autres aspects, ce costume reflète cependant aussi une grande diversité. Cela s'explique par la diversité de population de son territoire où se cotoient les modes paysannes, maritines et citadines. A Saint-Pol même, on constate des différences dans les modes vestimentaires des bourgeois, des artisans, des commerçants, ou de la noblesse de robe. De même, trois modes de coiffes coexistent sur ce pays. Outre la chikolodenn, on porte la taoledenn et la jenoss, et dans une moindre mesure, la mode de Batz pour le travail.

Fabrice David

 

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1 décembre 2006 5 01 /12 /décembre /2006 22:12

           

            Les photos de Sylvie Le Parc présentent la mode vestimentaire la plus connue du pays de Saint Pol de Léon : le costume de Mode Chicolodenn tel qu’il était porté à Saint Pol de Léon en 1900. Il est considéré comme étant austère et majestueux, et est qualifié de « triste » par les terroirs environnants en raison de sa couleur noire.

            Cette mode est tellement importante dans l’esprit collectif qu’elle a complètement occultée les modes Taoledenn finissantes et les modes Jenoss avec qui elle cohabitait. Le sursaut revivaliste initié à partir des années 1920 par le clergé et le Bleun Brug y est vraisemblablement pour beaucoup. Ceci a également été conforté par le fait que cette mode vestimentaire à survécu dans les campagnes environnant la ville de Saint Pol de Léon alors que les autres modes vestimentaires citées ci dessus disparurent très rapidement.

Les pièces du costume :

            En 1900, le costume Saint-Politain de grande cérémonie se compose pour la femme des pièces suivantes :

Le fond du costume :

Ø      Une jupe de drap toujours noire, encore ample, dont le tour va rapidement diminuer pour prendre la silhouette des costumes de bourgeoises de ce début de siècle. La longueur de la jupe est très précise, elle ne doit pas être à plus de 2 cm du sol (consignes données en cure). Elle doit être portée avec des souliers plats, les bottines étant assimilées aux femmes de mauvaise vie.

Ø      Une veste cintrée à ouverture en biais, dégageant un plastron orné, de couleur noire. Cette veste à manches longues est garnie de baleines rigides à l’intérieur.

Ø      Pour les grandes cérémonies, un col plastron de couleur blanche vient s’ajuster sur cette veste. Dans les circonstances ordinaires et le dimanche ce plastron n’est pas porté. « Nous, les habitants de Saint-Pol, on n’avait pas besoin de « cache saleté », comme nos voisins des autres communes et comme ceux de Landivisiau. On se lavait, on sentait bon et on était propre, on était presque de la ville ». C’est ainsi qu’une habitante de la rue de Verdun s’exprimait en 1971.

Ø      Sous cette jupe, on garde les jupons traditionnels, encore présents en 1900. On portait trois jupons, dont un blanc et un bleu, la ville étant placée sous la protection de la vierge Marie.

Châle, tablier et accessoires :

Ø      Sur ce fond de costume vient se poser un grand châle de cachemire et de soie. Il est épais pour l’hiver et de soie plus légère pour l’été. Ce grand châle, encore appelé « mouchouar », est une évolution du petit tour de cou porté dans les années 1870. L’exposition que nous avons consacrée à l’évolution du costume traditionnel de 1789 à 1930 avait montré l’évolution de cette pièce vestimentaire. A cette époque, ce châle est toujours de couleur noire à Saint Pol.

Ø      Un tablier à devantier de grande taille vient fermer le costume sur son avant. Si le devantier n’est pas aussi imposant que dans les années 1870, il reste encore de taille conséquente. Ce tablier de moire de satin ou en soie est, à cette époque, toujours de couleur noire. Il est bordé de dentelle de soie noire et est souvent orné dans le tiers inférieur d’un volant de soie ou de satin noir. Il garde ses poches dans les campagnes environnant Saint Pol, tandis que les poches disparaissent sur le tablier de Saint Pol ville.

Ø      Pour les grandes occasions, une chaîne sautoir en or, argent ou vermeil, avec un cœur jeannette et une croix, vient orner le costume. A l’arrière du châle, une broche d’argent, souvent issue de pèlerinage, vient souligner les plis de cou. Dans les circonstances plus ordinaires, c’est une montre qui pend au bout du sautoir.

La coiffe :

 

             La coiffe est appelée Chicoloden. Elle est de tulle de coton non brodé (la cure ayant réservé le tulle brodé pour les vêtements sacerdotaux). Plus tardivement, pour passer outre cette interdiction, les femmes porteront des Chicoloden en filet brodé, ce qui permettra de respecter l’église et de répondre aux souhaits de coquetterie. La matière du tulle évoluera ensuite : de coton elle passera en soie, puis en nylon.

            La coiffe est composée d’un grand fond à deux cornes, d’une visagière à trois pans en 1900, un pan en 1920, et de deux barbes qui descendent de chaque coté de la tête. La longueur et la largeur de ces barbes n’ont cessé d’évoluer entre 1875 et 1950.C’est en 1900 que la coiffe atteint son point d’équilibre, tant en volume général de la coiffe qu’en longueur et largeurs de barbes. 

            Si la cure interdit les broderies sur la coiffe, elle n’a rien signifié en ce qui concerne le dessous de la coiffe. Les bonnets, présents jusqu’en 1890, disparaissent (seul le bonnet noir restera dans les communes reculées comme Santec, Plouzévédé ou Saint Vougay). Le fond de coiffe enveloppant toute la tête va progressivement diminuer pour laisser apparaître la chevelure. En 1900, la coiffe est portée en laissant apparaître une largeur de deux doigts de cheveux, ces cheveux étant « laqués » avec une solution d’eau sucrée. Un « ruzieres » noir (prononcer « rujéres », bandelette sous la coiffe, du breton « ruz », car elle était rouge à l’origine) sert d’assise à la coiffe sur le dessous. Un ruban de soie blanche indépendant de la coiffe vient finir la pose sur le dessus. En 1900, la largeur de ce ruban est de 1,5cm et le nœud à l’arrière de la coiffe est volumineux. L’amidonnage de ce ruban fait que le nœud est parfaitement droit. Sous le bonnet de la coiffe, qui est transparent, des peignes de corne, incrustés de nacre, de pierres et de strass d’une grande richesse vont dévoiler l’élégance et la richesse de celles qui les portent. Il en est de même pour les épingles blanches qui cernent le dessus du ruban blanc. Ces épingles de nacre sont généralement très ouvragées.

           En 1900 toujours, la longueur des barbes est d’une cinquantaine de centimètres. Les barbes viennent se nouer au milieu du devantier du tablier. Les barbes se ferment nouées, en double nouage, en triangle, en carré, en losange, en trapèze ou en rectangle selon les communes et l’humeur des femmes. A Saint Pol de Léon, le pliage en triangle est le plus apprécié à cette époque, car il nécessite pour être bien équilibré d’avoir des coiffes dont la façon est irréprochable, donc des coiffes chères à l’achat.

          Cette coiffe sera porté dans le pays de Saint Pol de Léon jusque dans les années 1992 (la dernière femme informatrice de Bleuniadur portant la coiffe, s’est éteinte cette année-là. Peut-être que cette coiffe a été portée encore plus tardivement dans d’autres communes de la mode vestimentaire. La femme en question portait ses vielles coiffes de coton le dimanche et des coiffes récentes en nylon en semaine.

          

         Où peut-on encore voir cette mode vestimentaire ?  Bleuniadur est le seul groupe à le présenter, et uniquement en deux occasions : en défilé au Festival de Cornouaille à Quimper et aux fêtes du Léon à Saint-Pol-de-Léon quand Bleuniadur est présent à ces événements. 

         Le costume photographié par Sylvie Le Parc est constitué uniquement de pièces authentiques d’époque (châle, tablier, coiffe..). Lorsque Bleuniadur défile dans ce costume, il en est de même pour toutes les pièces de tous les costumes. C’est pour cela qu’il les présente si rarement.

 

Texte d’Alain Salou  

 

Sources : R-Y Creston Le costume breton ; enquêtes de Bleuniadur dans le pays de Saint-Pol.

Merci à Julie pour sa patience en tant que modèle, et à Sylvie Le Parc pour ses photos. 

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18 novembre 2006 6 18 /11 /novembre /2006 16:01

Lors de sa dernière création, « E kreiz an noz », l’Ensemble des Arts et Traditions Populaires du Léon Bleuniadur présentait pour la première fois un costume de Saint Pol de Léon des années 1840 à 1870. Ce costume de grand dimanche a pu être reconstitué grâce à plusieurs recherches effectuées à la fin du XIXe siècle pour deux d’entre elles, et tout au long du XXe, pour les autres sources.

Territoire

L’aire de répartition identifiée de ce costume concerne la ville de Saint Pol de Léon, la ville de Plougoulm (dans une version un peu plus récente) d’après les travaux de F.H Lalaisse, celles de Cléder et Plouescat (Collection de Keriolet) et de Plouvorn (Collection iconographique C.Gallic). Il est à noter que la description du costume évolue dans le temps et que, plus l’on s’éloigne de Saint-Pol, plus la mode est ancienne. Le costume de 1840 est présent à Plouescat en 1870 alors qu’il a déjà sensiblement évolué à Saint Pol de Léon où il est presque abandonné, et qu’il a subit une évolution importante à Plougoulm.

     

Le costume

Il y a unanimité quant aux constituants du costume féminin. Celui-ci se compose d’une jupe de drap bleu, marron ou noire recouvrant deux ou trois jupons de couleurs (deux à Roscoff, trois à Plougoulm). Les couleurs citées sont le rouge, le bleu et le blanc à Plougoulm, le vert, le bleu et le blanc à Roscoff.

Le haut du costume se compose d’une chemise de mousseline brodée, d’une veste de drap toujours noire, et d’un châle de taille moyenne couvrant le haut des épaules jusqu’au coude. Un tablier de couleur de grande taille, sans broderies, possédant un grand devantier sans ornementation vient compléter la tenue. Les couleurs les plus citées sont le violet et le rose à Plougoulm, le noir, le brun, le jaune et le vert à Saint Pol de Léon, le bleu et le brun à Plouescat.

La coiffe

En ce qui concerne la coiffe, elle porte pour la première fois l’appellation Chikolodenn (au moins à Saint Pol de Léon), se démarquant ainsi de la Chicologwen qui l’avait précédé. Sur les autres communes elle perdurera sous cette appellation de Chicologwen. Pour les recherches sur cette coiffe, la date retenue par Bleuniadur est celle de 1870. A cette époque, les sources distinguent trois évolutions sensibles de la forme de la coiffe. A Cléder et Plouescat (collection de Keriolet), elle présente sa forme la plus archaïque. La visagière n’est formée que d’une très grande pièce de tissu repliée en trois, ornée d’un biais de couleur, se repliant en pointe sur les côtés. A Plougoulm, la coiffe présente une forme plus évoluée. Elle est déjà plus petite et la visagière se compose de deux pièces, les plis se faisant sur la seconde partie de la visagière, le biais de couleur s’étant déplacé en bordure de la première pièce. A Saint Pol de Léon, la coiffe est plus petite, la visagière comporte deux pièces, mais de taille inégale, et le fond s’est agrandi. C’est cette coiffe qui évoluera vers la Chicolodenn moderne.

      

La coiffe est, selon les usages et les descriptions, de mousseline blanche et fine à Plougoulm, de drap grossier blanc à Plouescat et Cléder, de drap bleu, noir, marine ou brun rouge à Saint Pol et à Roscoff, de cotonnade bleue ou noire à Plougoulm. Les descriptions varient selon les sources. Une chose est certaine, c’est qu’elle existait en plusieurs couleurs.

Cette coiffe sera portée jusque dans les années 1930 par les vieilles personnes de Saint Pol de Léon et sera ensuite remplacée par la Chicolodenn et la coiffe de travail, qui s’appelle Tok Heol à Saint Pol et Chelguen à Plouescat.

Histoire

Ce costume féminin fait transition entre les modes colorées de la première moitié du XIXe siècle sur le pays de Saint Pol et les suivantes, plus sombres. Cette mode annonce l’austérité décrétée par le Clergé, qui trouvera son apogée en 1890 à Saint Pol de Léon. Déjà, on constate l’abandon de la couleur, mais aussi des galons de métal, des broderies et des matières nobles (tulle, dentelle au fuseau, Valenciennes et Calais) au profit de matériaux plus ordinaires, masquant les statuts sociaux et les états de fortune, et faisant disparaître les formes des corps qui étaient si avantageusement mises en valeur précédemment.

Note : La « collection de Keriolet » fut constituée au château du même nom à Concarneau par le peintre concarnois Théophile Deyrolle. En 1891, Keriolet devient musée départemental. Deyrolle en prend la direction et commence une intéressante collection de coiffes et de costumes bretons anciens des années 1820 à 1890. Cette collection est aujourd’hui propriété du Conseil Général du Finistère.

Les photos montrent le costume reconstitué à partir des photos de la coiffe (collection de Keriolet), de l’étude de F. H. Lalaisse à Plougoulm et de photos début du XXe siècle à Saint Pol de léon.

Texte d’Alain SALOU, directeur artistique de Bleuniadur

Merci à Julie et Solenn pour s’être prêtée patiemment à la séance de photos.

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16 novembre 2006 4 16 /11 /novembre /2006 18:59

           Sous l’égide du Ministère de la Culture et à la demande de l’UNGTP (l’Union Nationale des Groupes de Traditions Populaires), Bleuniadur a animé samedi 11 et dimanche 12 novembre, avec le chorégraphe basque Alexei Issacovitch, un stage national de chorégraphie à Romans-sur-Isère (Drôme), avec une trentaine de stagiaires, tous chorégraphes d’ensembles traditionnels, venus de toutes les régions de France (et même d’Angleterre).

          C’était une première, car jamais un stage de chorégraphie pour la danse populaire n’avait été organisé en France au niveau national.

          

           Bleuniadur, fort de son expérience acquise au plus haut niveau en France et à l'étranger, est aujourd’hui considéré comme une référence en France en matière d’adaptation à la scène du répertoire de danse traditionnelle. Il faut se rappeler que le groupe a été plusieurs fois primé au niveau national et international.

           Il s’agissait donc pour nous de faire partager l'expérience acquise en spectacle et en concours, dans le domaine du répertoire breton, aux autres provinces françaises afin de faire émerger une représentation française de qualité portée et promue par le CIOFF.

           Dans un premier temps, Fabrice et Alain avaient été invités, lors de l’Assemblée Générale de l’UNGTP de La Rochelle en mars dernier, à faire une intervention avec Arcadanse afin de présenter leur vision de la mise en scène de la danse traditionnelle. Nous venions juste d'obtenir le Label CIOFF (Conseil International d’Organisation de Festivals de Folklore et d’Arts Traditionnels) dans la catégorie « ensembles stylisés ». Cette conférence, qui s’appuyait sur des extraits de nos spectacles et créations, avait créé une attente chez certains participants, et le conseil d’administration avait décidé d’organiser ce stage afin d’approfondir le sujet et de l’aborder sur un week-end entier.

          Déjà, lors du concours de Zakopane (Pologne) en 2003, un membre espagnol du jury international avait mis en avant que l’approche scénique de Bleuniadur constituait les bases d’une nouvelle école de la mise en scène de la danse traditionnelle. Ce sont les fondements de cette écriture chorégraphique qui ont été transmises aux stagiaires venant de Provence, du Centre, d’Auvergne, des Vosges, de Champagne, du Dauphiné, de Paris et d’ailleurs.

         Ce stage a, par ailleurs, fédéré un grand nombre d’énergies qui ont permis de présenter aux stagiaires des documents inédits de recherche sur la danse et de représentations des expériences de ballets populaires professionnels qui se sont développés en France dans les années 1950 à 1970. C’est ainsi que les stagiaires ont pu découvrir un film allemand très ancien d'une noce à Ergué-Gabéric, ainsi que des productions d’Igor Moïsseïev (fondateur du « ballet populaire »), du ballet galicien Xacarandaina ou de la Compagnie de Danse Populaire Française de Michelle et Michel Blaise.

         Le stage avait pour objectif :

- de définir les fondements de la danse traditionnelle scénique.

- de comprendre et d’acquérir les techniques de chorégraphie les plus appropriées pour parvenir à exprimer au mieux le répertoire d’expression populaire sur scène.

- d’ouvrir le répertoire traditionnel et sa gestuelle vers une analyse plus contemporaine du mouvement.

- de moderniser la présentation du spectacle, en actualisant la perception sans en altérer les fondements culturels.

        Ce fût un week-end de travail intense (samedi, à presque minuit, il était temps d'arrêter !!) mais aussi, et surtout, d'échange, de partage et d'amitié autour d'un thème commun : la passion de la danse, de la tradition et de la scène. De belles choses et des expériences passionantes se font partout en France, et nous espérons avoir apporté notre petite contribution.

       Un grand merci à l'UNGTP de nous avoir fait confiance, à l'équipe d'Empi-et-Riaume pour son accueil incomparable, à Alexeï pour son travail sur la mouvement (bravo pour la Romanaise !) et à tous les stagiaires pour leur attention et leur patience. Un merci particulier à Danièle pour la route et à Annie (pour tout !). A bientôt sur scène ou hors de scène.

                                   Les participants au stage de Romans (il manque Alexeï, qui est un peu timide...)

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22 septembre 2006 5 22 /09 /septembre /2006 17:20

  

Le Télégramme 21 septembre 2006
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7 septembre 2006 4 07 /09 /septembre /2006 18:17
E kreiz an noz - Au cœur de la nuit

C'est au cœur de la nuit que se révèle l'âme bretonne dans ses aspects les plus envoûtants. C’est là que s’élaborent les mondes les plus fantastiques. C’est un moment où l’être humain a toujours été pris entre ses rêves, la puissance de ses émotions et les terreurs enfouies au plus profond de son être.

Débutant par la veillée, lieu de parole et de mémoire, la nuit devient le temps du rêve et de la légende où les générations se fondent, imaginant des lendemains meilleurs.

La nuit révèle aussi la magie de la danse. Les communautés paysannes se soudent autour de récits, de chants et de danses transformant les corps et les esprits en ombres qui se projettent et s’échappent dans les volutes de fumées.

C’est aussi la nuit que s’élaborent les noirs desseins quand l’obscurité recouvre la dignité et les libertés humaines. C’est dans la nuit que surviennent les tortures, les censures et l’avilissement des êtres. C’est la nuit que crissaient les freins des trains de déportés arrivant dans les camps. C’est la nuit que démons et dictateurs se lient pour avilir les hommes et les âmes.

Mais c’est dans la nuit que s’élabore le devoir de résistance, que s’organise la lutte contre les petites compromissions qui altèrent les libertés si chèrement défendues, que surgissent les cris de liberté et les engagements et que naissent les héros.

Avec « E kreiz an noz », Bleuniadur vous invite à découvrir, à travers la musique et la danse, les secrets cachés au cœur de la nuit dans un spectacle qui évoque à la fois la dureté de la condition humaine, mais aussi les plaisirs et la force des espoirs retrouvés et des libertés défendues.

Riche d’ambiances et d’émotion, entre l’obscurité des ténèbres et la multitude de couleurs des costumes, « E kreiz an noz » propose un subtil équilibre entre les cultures de la Basse et de la Haute Bretagne, entre la danse traditionnelle et la création, servi par l’énergie et la vivacité des danseurs.

Sur des textes de Pêr-Jakez Helias, Anatole Le Braz, Primo Levi, Charles de Gaulle, Serge Smulevic, Jean Ferrat et des témoignages d’inconnus et sur des musiques de Gwelloc’h et d’Ernest Bloch, Bleuniadur a élaboré un spectacle original pour chanter l’espoir et la liberté. 

 

Samedi 16 septembre 20h30

Théâtre Sainte-Thérèse - Saint-Pol-de-Léon

10€

Réservations : Office du tourisme de Saint-Pol-de-Léon

Tél. 02 98 69 05 69

www.bleuniadur.com

 

 

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4 août 2006 5 04 /08 /août /2006 12:08

Lors de son arrivée au festival de Caroline du Nord, un article a été consacré à Bleuniadur dans le Smoky Montain News. Ce journal est un hebdomaire qui couvre l'ouest de la Caroline du Nord et s'intéresse plus particulièrement à l'actualité culturelle de cet Etat. Nous reproduisons ici l'article de Michael Beaddle en anglais paru dans l'édition du 17 juillet 2006.

 

 

A Celtic slice of France

One of this year’s Folkmoot groups, Bleuniadur, hails from northern in the region known as Brittany . SMN’s Michael Beadle conducted an email interview with Fabrice David, executive director of the all-volunteer Breton folk music and dance group.

 

 

Where in France are you located?

Saint-Pol-de-Leon is on the seaside in the Northwest of Brittany. Brittany is a peninsula in the West of France. Our county is called “Finistère” or in Breton “Penn ar Bed,” which means “land’s end.” It is often said that it is the last place in Europe before the . Brittany is a Celtic region like , or . We have the same Celtic background with a Celtic language — Breton — very close to Welsh.  

 

 

Tell me a little history about your group.

Bleuniadur formed in 1977 in Saint-Pol-de-Léon. In 1984, the group developed by creating a dancing school. We began to take part in international festivals in 1996. Bleuniadur has three groups: one of children, one of youngsters and the “elite” group, the one that will come to Waynesville. We will be 30 with 25 dancers, 3 musicians, the artistic director and a technician. The group is mostly young with an average of 22 year old.

 

 

 

What are some of the professions of the dancers and musicians?

There are mostly students. I am a teacher in Breton language and folk culture. Some other professions: a secretary, a farmer, a tiler, a designer of theatre stages, a fireman.

 

How did you get the name “Bleuniadur?”

Bleuniadur means “blossom” in the Breton language. The word exactly describes the dynamic movement of the flower when it opens. The word was chosen by the founders when they heard it in the mouth of a Breton-speaking farmer.

 

 

How often does your group get together to rehearse?

We rehearse every Saturday night (8-11 p.m.) and one Sunday every month (9 a.m.-5 p.m.).

 

 

 

What are the challenges you face as a folk dance group?

The main challenge is to keep the folk dance and music alive with their particularities. We work hard on researching, teaching and creation. The group tries at the same time to have strong and deep roots and to be modern.

 

 

 

What are some of the group’s dances that we might expect to see at Folkmoot?

 

 

Suite dances of the Penze Valley

This dance is a very old dance from Northern Brittany . In this part of Brittany , the power of the clergy was so strong that it was forbidden to dance. The only dance that was authorized was a dance in two lines, one of men and one of women — without any physical contact. In a few villages, the people in line wouldn’t touch each other and connected thanks to a handkerchief. The priest oversaw the dance. After the people had danced, they had to go to mass to be forgiven for the pleasure they had had during the dance.

 

 

Suite of dances from Plélauff

In the small “fisel” region in the centre of Brittany , the “gavotte” dance had a specific evolution because of the dance contests that were held at night, after work in the fields, between the young men and young women of this region. The judges put candles inside the circle of dancers and laid on the ground to see if the step was well done. The winner was the man who could dance the correct step for the longest time. It was very hard because the dance is in three parts and could last a half hour. Each family developed its own style and defended it. The best male dancer was awarded tobacco, and the best female won a handkerchief or chocolate. Generally the winner would marry in the coming months because winning meant that the young man was very strong and would be able to feed his family.

 

 

What kinds of musical instruments will you bring?

We play a mix of traditional instruments (accordion, drums, flute, pipe) and modern ones (guitar and keyboard). We have two instruments that are unique to Brittany : the binioù and the bombard. The bombard is a folk oboe and the binioù is a high-pitching bagpipe. They must be played together. The sound is very particular — very high and very loud. It is made to be played outside and to be heard by everyone. In the 19th century, the two musicians sat on barrels so that all the dancers could hear them, especially for weddings where there were usually about 1,000 guests.

 

 

What do you hope to do and see at Folkmoot?

We are looking forward to discovering North Carolina . But the most important thing for us in a festival is to share a moment with the people there and to meet them: the organizers, the Waynesville people, the other groups and the audience. We enjoy sharing our culture and discovering other people’s culture. Sometimes, meeting people can have unexpected results: two years ago we were in and a dancer from Bleuniadur met a girl from a group from . They are married now and had a baby last Sunday.

 

 

 

What would you like people in to know about your culture, your songs and dances?

Those who saw the French group “Empi et Riaume” [at Folkmoot] last year will be surprised. We are completely different because Breton culture is specific, very far from French culture. Our Celtic roots are present in every aspect of our culture: music, dance, costumes, traditions. We feel much closer to the Irish and the Scots than the French, even if we are French citizens.

It is going to be a very exciting experience for us to go to Folkmoot. It is the result of several years of work to take part in a famous festival.

 

 

 

 

It is also very exciting because of the connections between Brittany and . Brittany is a land of great sailors and many of them took part in the foundation of the and . Moreover, in the mid-20th century, thousands of Bretons left Brittany in order to work in the If you want to know more about the group, please visit our Web sites: www.bleuniadur.com and bleuniadur.over-blog.com.

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31 juillet 2006 1 31 /07 /juillet /2006 17:58

Dernieres nouvelles des USA. Le programme charge des derniers jours n'a pas laisse de temps pour ecrire. Les derniers spectacles se sont tres bien passes avec de tres bonnes conditions et un public qui a tres bien repondu. Les bagages sont pres et on embarque pour Atlanta cet apres-midi.

Deux series de photos a voir. Cliquer sur le lien pour y acceder directement. Serie 1  Serie 2 

A bientot en Bretagne !!

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