Sous l’égide du Ministère de la Culture et à la demande de l’UNGTP (l’Union Nationale des Groupes de Traditions Populaires), Bleuniadur a animé samedi 11 et dimanche 12 novembre, avec le chorégraphe basque Alexei Issacovitch, un stage national de chorégraphie à Romans-sur-Isère (Drôme), avec une trentaine de stagiaires, tous chorégraphes d’ensembles traditionnels, venus de toutes les régions de France (et même d’Angleterre).
C’était une première, car jamais un stage de chorégraphie pour la danse populaire n’avait été organisé en France au niveau national.
Bleuniadur, fort de son expérience acquise au plus haut niveau en France et à l'étranger, est aujourd’hui considéré comme une référence en France en matière d’adaptation à la scène du répertoire de danse traditionnelle. Il faut se rappeler que le groupe a été plusieurs fois primé au niveau national et international.
Il s’agissait donc pour nous de faire partager l'expérience acquise en spectacle et en concours, dans le domaine du répertoire breton, aux autres provinces françaises afin de faire émerger une représentation française de qualité portée et promue par le CIOFF.
Dans un premier temps, Fabrice et Alain avaient été invités, lors de l’Assemblée Générale de l’UNGTP de La Rochelle en mars dernier, à faire une intervention avec Arcadanse afin de présenter leur vision de la mise en scène de la danse traditionnelle. Nous venions juste d'obtenir le Label CIOFF (Conseil International d’Organisation de Festivals de Folklore et d’Arts Traditionnels) dans la catégorie « ensembles stylisés ». Cette conférence, qui s’appuyait sur des extraits de nos spectacles et créations, avait créé une attente chez certains participants, et le conseil d’administration avait décidé d’organiser ce stage afin d’approfondir le sujet et de l’aborder sur un week-end entier.
Déjà, lors du concours de Zakopane (Pologne) en 2003, un membre espagnol du jury international avait mis en avant que l’approche scénique de Bleuniadur constituait les bases d’une nouvelle école de la mise en scène de la danse traditionnelle. Ce sont les fondements de cette écriture chorégraphique qui ont été transmises aux stagiaires venant de Provence, du Centre, d’Auvergne, des Vosges, de Champagne, du Dauphiné, de Paris et d’ailleurs.
Ce stage a, par ailleurs, fédéré un grand nombre d’énergies qui ont permis de présenter aux stagiaires des documents inédits de recherche sur la danse et de représentations des expériences de ballets populaires professionnels qui se sont développés en France dans les années 1950 à 1970. C’est ainsi que les stagiaires ont pu découvrir un film allemand très ancien d'une noce à Ergué-Gabéric, ainsi que des productions d’Igor Moïsseïev (fondateur du « ballet populaire »), du ballet galicien Xacarandaina ou de la Compagnie de Danse Populaire Française de Michelle et Michel Blaise.
Le stage avait pour objectif :
- de définir les fondements de la danse traditionnelle scénique.
- de comprendre et d’acquérir les techniques de chorégraphie les plus appropriées pour parvenir à exprimer au mieux le répertoire d’expression populaire sur scène.
- d’ouvrir le répertoire traditionnel et sa gestuelle vers une analyse plus contemporaine du mouvement.
- de moderniser la présentation du spectacle, en actualisant la perception sans en altérer les fondements culturels.
Ce fût un week-end de travail intense (samedi, à presque minuit, il était temps d'arrêter !!) mais aussi, et surtout, d'échange, de partage et d'amitié autour d'un thème commun : la passion de la danse, de la tradition et de la scène. De belles choses et des expériences passionantes se font partout en France, et nous espérons avoir apporté notre petite contribution.
Un grand merci à l'UNGTP de nous avoir fait confiance, à l'équipe d'Empi-et-Riaume pour son accueil incomparable, à Alexeï pour son travail sur la mouvement (bravo pour la Romanaise !) et à tous les stagiaires pour leur attention et leur patience. Un merci particulier à Danièle pour la route et à Annie (pour tout !). A bientôt sur scène ou hors de scène.
Les participants au stage de Romans (il manque Alexeï, qui est un peu timide...)