Bleuniadur. Le costume breton en pleine lumière
Le Télégramme - 13 avril 2013
À l'occasion des 35 ans de l'association et dans le cadre du festival Kastell Paol, l'Ensemble des arts et traditions
populaires du Léon Bleuniadur présentera, du 1er au 14 juillet, une exposition exceptionnelle de costumes de Basse-Bretagne et de la région de Saint-Pol. Fabrice David, président et Alain Salou,
directeur artistique, n'ont que l'embarras du choix pour composer cet aperçu du patrimoine puisque le fonds de Bleuniadur est, à lui seul, riche de plus de 2.500 costumes... Quoi qu'il en soit,
plusieurs centaines de pièces, entre châles, coiffes, gilets et bragou-braz, seront présentées et commentées au public. Appel est lancé dès à présent aux personnes, qui posséderaient des
mannequins de couturières ou de vitrines, pour qu'elles prennent contact avec Bleuniadur.
Une grande richesse de costumes
Aux côtés de costumes d'autres terroirs, la collection mettra notamment en lumière tout ce qui fait la richesse du costume du pays de Saint-Pol, sa spécificité, sa diversité et son histoire, sur
une période allant globalement de la Révolution jusqu'aux années 1930. Saint-Pol, alors capitale historique, religieuse et économique, avait imposé sur des dizaines de communes alentour une
grande unité de formes et de coupes dans la mode vestimentaire. Mais l'unité n'exclut pas la diversité, qui s'expliquait par le côtoiement des modes paysannes, maritimes et citadines. À Saint-Pol
même, on constatait des différences dans les modes vestimentaires des bourgeois, des artisans, des commerçants ou de la noblesse de robe. De même, trois modes de coiffe coexistaient dans ce pays.
Outre la chikolodenn, on portait la taoledenn et la jenoss et, dans une moindre mesure, la mode de Batz pour le travail.
Des pièces rares
L'exposition présentera de nombreuses pièces peu connues, très rarement présentées au public. Les costumes seront présentés dans des contextes de la vie quotidienne ou dans la mise en scène d'un
mariage ou d'un deuil mais aussi à travers des portraits de noces, afin de les restituer dans leur fonction sociale. Chapeau à guides, veste et gilet court pour les hommes, grand châle et coiffe
chikolodenn pour les femmes : les caractéristiques du costume léonard, sombre et austère, sont encore bien présentes dans les esprits. Il faut imaginer pourtant qu'au XIXe siècle, le rouge était
la couleur des noces, le mauve celle du deuil...