Bleuniadur. Les costumes 1900 présentés en public
Le Télégramme - 20 juillet 2011
Bleuniadur a, depuis plusieurs décennies, fait redécouvrir aux habitants du Pays de Saint-Pol l'étendue, la variété
et la richesse de leur patrimoine vestimentaire. Il a fait notamment découvrir les modes vestimentaires des populations minoritaires du pays, celles des bords de mer et des îles. Cette année, à
la demande de nombreux Saint-Politains, à titre exceptionnel puisque cela fait maintenant plus de dix ans qu'il ne les avait pas présentés, Bleuniadur a porté, lors du défilé de dimanche matin,
les costumes historiques de 1900. Pièces authentiques, soigneusement conservées depuis plus d'un siècle, ces costumes sont utilisés avec parcimonie par le groupe, afin d'en assurer la
transmission aux générations futures.
Austères et élégants
Il est fort probable que l'on ne reverra pas de sitôt en défilé ces costumes austères et élégants, qui illustrent si bien la personnalité léonarde, si marquée par son caractère religieux. La
femme de Saint-Pol porte, en 1900, un costume composé d'une jupe de drap noir longue (à 2cm du sol, longueur fixée par le clergé), portée sur trois jupons de couleurs. Deux de ces jupons sont
blanc et bleu, car la ville est placée sous la protection de Marie, mère du Seigneur, et chaque femme se plaçait ainsi sous la protection de la Vierge.
La chikolodenn
Au-dessus de cette jupe se porte un chemisier de couleur blanche, la veste antique ayant été délaissée dans les années 1895 pour un chemisier plus seyant. Il n'y a jamais eu de guimpe ou de jabot
à Saint-Pol. Cet accessoire était laissé aux campagnes environnantes et était communément appelé «cache saleté» par la population. Les principales pièces du costume sont constituées d'un châle de
laine mérinos, brodé au fil de soie de couleur noire, entouré d'un large macramé travaillé au fil de soie et d'un tablier de damassé de satin de soie noir orné d'un noeud. Une coiffe en tulle non
brodé, appelée chikolodenn, complète cette parure. Elle est portée sur deux coiffures de cheveux qui ne sont pas visibles, une fois la coiffe montée. Elle n'est pas brodée, car le tulle brodé est
réservé au clergé depuis 1870, dans la ville et les environs de Saint-Pol-de-Léon.